Carcans – Frenchman
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Un festival autour du triathlon dans le Médoc Atlantique dans un fabuleux cadre et une ambiance exceptionnelle.
Notre adepte des efforts longs, Florian Bourgy est reparti pour la saison des Ironmans. Il a repris un dossard pour une épreuve qu’il connassait déjà mais cette année 2024 a été particulière avec des températures avoisinnantes les 31°C.
Florian gère de mieux en mieux son effort car au fil des ironmans, il a appris à connaitre les réactions de son corps. Il a atteint son objectif d’être sous les 11 heures passant l’arrivée (avec le maillot de CAP 21) en 10h58’59 après « s’être arraché ».
Voici le récit écrit par l’intéréssé.
….Il y a tellement de choses à dire sur cette épreuve et sur cette performance dont je suis vraiment satisfait. Commençons par le commencement : je suis arrivé ici très inquiet au sujet de blessures diverses que je traîne depuis plusieurs semaines. Mais j’arrive ici avec l’aval du médecin du sport, malgré une contracture aux ischios et une inflammation proche du tendon d’Achille.
Cela étant dit, j’ai eu des douleurs sur chaque entraînement depuis un certain temps, et la sortie de veille de compétition ne fait que les accentuer. Mais à chaud, ça devrait passer, non ?
De toute façon je ne suis pas décidé à abandonner, et je me présente le matin même avec un plan d’eau très calme pour la partie natation, contrairement à il y a 2 ans. Les températures vont finir autour de 30 degrés aujourd’hui, donc il va falloir gérer l’effort, mais je sais comment m’hydrater et on va tout faire pour éviter le coup de chaud.
On s’élance à 7h, à plus de 600, avec des couleurs magnifiques dans le ciel. Très vite c’est la bagarre et je pense n’avoir jamais pris autant de coups en natation que pendant les 1000 premiers mètres. Mais tout finit par se calmer et soudain, je me rends compte que les deux bidons prévus pour le vélo sont restés dans le frigo… je sors un peu de ma natation et réfléchis à comment trouver une solution parce que c’est clairement pas l’idée du siècle.
Il y en aura une, finalement, qui fera perdre un peu de temps mais c’est un moindre mal.
Les un peu + de 3800 s’achèvent en 1h12, en 211e place, dans les temps.
Une première transition compliquée avec ce problème puis c’est parti pour le vélo. Deux tours de 90km, avec un deuxième tour où le vent montera subitement, ralentissant les allures de tout le monde, mais où je m’en sors plutôt pas mal en gagnant exactement 100 places. Et surtout, il n’y a pas de douleurs, pour l’instant en tout cas, c’est la course à pied que je crains. J’achève les 180km en 5h24, soit le 139e meilleur temps. Il faudra faire autour de 4h au marathon pour respecter l’objectif des 11h, mais rien n’est moins sûr avec la chaleur et les blessures.
Après une transition une nouvelle fois un peu longue où on prend toutes les précautions (massage sur les ischios, crème solaire etc.), c’est parti, et ça déroule finalement sans douleur au tendon et aux ischios, que du bonheur. Enfin, tout est relatif, parce que les kilomètres passant, la tâche se complique avec la fatigue et la chaleur. Mais je tiens plutôt bien, jusqu’au km 27 où le mode mental est enclenché. Hors de question d’écouter mon corps qui me supplie de marcher. Il y a un objectif et je risque, à froid, de regretter si je ne donne pas tout. Je double nombre de personnes qui marchent, crampent voire abandonnent, mais le public présent en nombre fait un bien fou et pousse à me dépasser. Le dernier tour de 10.5km sera très compliqué et je pense la tâche des 11h perdue, mais 2km avant l’arrivée, dans un dernier élan un peu suicidaire, je relance et décide de tenter de finir “à fond” (12km/h à ce moment de la course). Si bien que mon 40e km est le 3e plus rapide de ma course… malgré les crampes et les douleurs, j’avance et j’arrive dans la dernière ligne droite où c’est maintenant fait, je vais faire moins de 11h.
Le marathon s’achève en 4h03, l’IRONMAN en 10h58’59. Objectif réussi, donc !
Cette dernière ligne droite, toujours à la saveur si particulière, où mille choses se mélangent et s’entrecroisent, et où toutes les douleurs sont oubliées. La ligne d’arrivée passée, mon corps me rappelle par des crampes immédiates qu’on a poussé assez fort aujourd’hui !
Mais je suis vraiment fier et heureux de cette perf, qui est pour moi meilleure que celle d’il y a 2 ans, au vu du parcours (légèrement plus long pour chaque discipline et plus compliqué à vélo), des conditions et des douleurs précédant la course.
Merci à tous pour vos encouragements et un grand merci à mon “staff” !!
On va maintenant espérer remarcher à peu près normalement ces prochains jours, parce que c’est pour le moment loin d’être le cas…
Un grand bravo à toi Florian !